dimanche 20 novembre 2011

Des hoquets sur Ann’Julie

Le moment magique du lever de soleil


A cinq heures du matin, nous avons un appel VHF d’Ann’Julie. Bertrand nous annonce qu’un de ses moteurs s’est arrêté, selon lui à cause d’une courroie cassée car l’arrêt s’est accompagné d’un grand claquement. Il veut immédiatement se dérouter sur Blanquilla qui est à une quarantaine de miles. Il est visiblement inquiet car la traversée sur un seul moteur risque d’être beaucoup plus longue… Je lui dis de continuer pour l’instant sur notre cap initial et d’attendre une heure d’avoir la lumière du soleil pour vérifier à minima le diagnostic. Si c’est en effet une courroie à changer, ce ne sera en effet pas évident de le faire en navigation. Je réduis l’allure pour les attendre et nous continuons à naviguer jusqu’au lever du soleil.
Cela me confirme une fois de plus l’intérêt de naviguer à au moins deux bateaux. En cas d’avarie, il est beaucoup plus rassurant de savoir quelqu’un proche et capable d’aider que seul au milieu de l’océan.

Bertrand va difficilement vérifier dans le moteur car il est malade, comme ses filles. C’est dur pour Sophie… Il se rend compte que la courroie est intacte, puis tente de démarrer le moteur avec succès. Peu de temps après, c’est l’autre moteur qui cale. Alternativement, ses moteurs calent. Nous échangeons sur les symptômes qui sont très proches de ceux que j’avais rencontrés en Dominique sur Kakao. Je lui indique que c’est très probablement un problème d’alimentation en gasoil et qu’il faut vérifier si son décanteur est sale. Je lui explique les manipulations que j’avais eues à faire sur celui de Kakao.
Bertrand et Sophie s’activent à nettoyer les décanteurs et redémarrer les moteurs, tout en s’occupant de leurs filles malades. La fatigue d’une nuit de navigation, ajoutée au stress de la situation nous font prendre la décision de nous dérouter sur Blanquilla, afin que l’équipage puisse se reposer et manger (ils n’ont pas mangé depuis le déjeuner de la veille, en en ayant rendu une bonne partie…). Nous pourrons ainsi analyser ensemble le problème et tenter de le régler.
On est pas bien au poste de barre?


Dis Papa, comment ça marche un bateau?

Grande séance de préparation de mots d'arrivée pour la famille. Chut! C'est un secret...

Deux heures et demie plus tard, nous mouillons sur la plage de Blanquilla, à côté du seul bateau au mouillage, un catamaran français. C’est tout de même un plaisir de retrouver ces magnifiques fonds que nous pouvons apercevoir même avec vingt mètres d’eau. Nous avons mangé avant d’arriver et Céline nous a réservé la surprise de sortir du saucisson, gardé depuis notre départ de Martinique.
Les enfants vont immédiatement se baigner pendant que je remplis les réservoirs avec mes bidons de réserve. Cela devient une véritable passion d’être couvert de diesel… J’en profite pour calculer la consommation des moteurs et vérifier que nos estimations sont correctes.

Ann’Julie nous rejoint une demi-heure plus tard au mouillage, sur un seul moteur. Au moment de jeter l’ancre, ils se rendent compte que le guindeau ne fonctionne plus. Entendant nos échanges à la VHF, le capitaine du catamaran voisin, « Visiteur », nous propose son aide. Une fois arrivé avec son annexe, il nous donne la clé pour utiliser le guindeau: il suffit de mettre le contact du moteur qui a calé pour que le guindeau puisse fonctionner!
Une fois mouillé, nous commençons à regarder dans les moteurs. En plus du capitaine de Visiteur (je ne lui ai pas demandé son nom), Patrick, l’ami de Bertrand, nous aide par téléphone (merci le satellite!). Les décanteurs à gasoil sont les mêmes que sur Kakao et je vais chercher mes deux filtres de décanteur de rechange pour les mettre en place sur Ann’Julie. Nous changeons aussi le filtre à gasoil d’un des moteurs. Les moteurs repartent et semblent tourner correctement.

Malgré l’insistance de Visiteur à nous voir rester cette nuit sur Blanquilla pour ne pas le laisser seul, nous prenons une météo et décidons de repartir à 17h30 pour être certains de rester dans la fenêtre de l’accalmie.
Nous mangeons dès le départ et les enfants sont tous endormis dès 18 heures! Le début de nuit est sans histoire, avec moins de vent que la veille, une mer moins formée et donc un bateau qui tape moins. Nous sentons tout de même avec Céline la fatigue d’une nouvelle nuit de quart s’accumuler à la précédente.

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