dimanche 23 octobre 2011

Cours de pêche à la langouste

Pendant que les enfants commencent la classe, nous nous rendons avec Bertrand et Patrick en annexe sur l’île d’en face, Iguana, pour nous présenter à la « Guardacostas », représentant l’autorité dans ces îles. Nous sommes accueillis plutôt fraîchement par les différents militaires, dont la grande majorité semble avoir moins de 25 ans.
Il est difficile de savoir qui est le chef car personne n’a de galons et certains sont en tenue de sport (nous sommes dimanche). Bertrand et moi ne parlons pas un mot d’espagnol, mais Patrick en maîtrise l’essentiel. Nous nous reposons donc sur lui pour être notre interprète. Nous échangeons sur notre heure d’arrivée au mouillage la veille puis ils nous indiquent qu’il faut venir avec les bateaux mouiller au pied de la caserne car ils souhaitent y faire une visite.
Nous obtempérons et levons l’ancre pour venir mouiller face à leur plage. Nous remontons à la caserne et fournissons tous les papiers nécessaires. Les informations à remplir sont globalement les mêmes que pour les clearances habituelles, mais la différence est que c’est le militaire qui remplit le document. C’est moins fatiguant, mais plus long…
Le militaire pose la question à Bertrand de savoir s’il a un harpon à bord. Ce n’est pas le cas pour lui, mais ça l’est pour moi puisque j’ai deux fusils et il est interdit de pêcher au harpon dans les îles du Venezuela. J’hésite à répondre que je n’en ai pas, sachant qu’il a indiqué lors de notre première rencontre vouloir monter sur le bateau. Je préfère ne pas prendre de risque et lorsque vient mon tour, je réponds que j’en possède en effet. Il me dit qu’il faudra laisser les harpons à leur caserne le temps de notre séjour aux Testigos.


Une fois les papiers remplis, trois militaires nous accompagnent jusqu’au ponton de la plage pour prendre leur barque à moteur et débarquer avec leurs rangers sur nos bateaux. L’inspection est complète, tous les placards ou cales sont ouverts. Mêmes les réfrigérateurs sont inspectés et le responsable me pose la question de savoir ce qu’il y a derrière des panneaux de bois vissés. Je me dis alors que j’ai bien fait de lui parler des harpons car ils les auraient probablement trouvés.
Le seul moment où un franc sourire a illuminé leur visage a été lorsque j’ai ouvert la cale contenant le rhum. Une fois leur visite de contrôle terminée, ils emportent mes harpons et nous négocions le fait de les récupérer la veille au soir de notre départ, afin de pouvoir partir avant le lever du soleil.


En début d’après-midi, nous allons mouiller au nord de l’île principale, en face d’une cabane de pêcheurs.

Petite navigation de 15 minutes entre deux îles des Testigos...

...avec jeux sur le trampoline...

...et atelier noeuds avec Louise, notre passagère venue pour faire l'école avec Clément





Tout le monde se baigne et nous engageons la conversation avec les quelques pêcheurs sur place.


Ils nous expliquent que certains sont partis à la pêche à la raie Manta. Ils nous montrent une dentition de requins d’une précédente pêche et Patrick explique aux enfants le système de remplacement permanent des dents de requins.


Un des pêcheurs me propose d’aller voir les langoustes qu’il conserve dans un casier au large. Je prends mon nécessaire PMT (Palmes Masque Tuba) et nous l’accompagnons avec Ju, Bertrand et Patrick. Après un quart d’heure de palmage énergique, nous arrivons à ses casiers qui contiennent une bonne demi-douzaine de langoustes, avec des morceaux de poissons pour les nourrir. Certaines sont énormes et doivent peser près de deux kilogrammes!
En revenant vers la plage, il nous montre un des endroits où les langoustes se cachent habituellement. Nous en voyons en effet une grosse cachée sous le rocher. Notre guide se fait un devoir de la pêcher. Il retourne chercher son arme : un simple morceau de bois avec un fil de fer au bout, en forme de nœud coulant.
Après une demi-heure d’efforts, la langouste est attrapée et mise dans le casier. Cela fait près d’une heure que nous palmons dans un courant parfois assez fort et Ju a une bonne crampe au pied en rentrant. C’est le pêcheur qui le ramènera au bord, visiblement heureux de pouvoir s’occuper d’un enfant. Le fil de son lasso est cassé et nous le dépannons d’un morceau de câblot de notre nécessaire de pêche pour qu’il puisse continuer à pêcher.


Avant de se coucher, nous entendons des bruits de plongeons assez forts près du bateau. Nous imaginons qu’il y a de gros poissons autour du bateau. Ce ne sont finalement que les carangues habituelles qui se synchronisent pour sauter hors de l’eau.

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