samedi 21 juillet 2012

Last but not least


Vous avez sous les yeux le dernier message de ce blog. Notre périple est terminé. J’espère que vous avez pris du plaisir à le lire et à voir les photos. Si cela vous a donné envie de voyager, voire même de prendre une année sabbatique, c’est parfait car nous espérons bien avoir d’autres récits à lire maintenant que nous sommes rentrés!

L’objectif initial était de tenir au courant nos proches de notre périple, les rassurer éventuellement sur le nombre de survivants de l’équipage et éviter d’avoir à écrire la même chose dans de nombreux messages à chacun. Mais l’inconvénient du blog était d’être ouvert à tous sur Internet, ce qui me semblait dénoter une certaine tendance à l’exhibitionnisme.
Nous l’avons fait et les avantages ont pris le pas sur les inconvénients. Nous nous sommes laissés prendre au jeu d’essayer de faire partager notre petite aventure, tout en s’autocensurant sur ce qui ne pouvait pas être mis tel quel sur la toile. Malgré quelques petits passages de démotivation qui se sont probablement senti dans la teneur des messages, nous sommes parvenus à tenir notre rythme de message quotidien.

Il est probablement trop tôt pour tirer un bilan sérieux de notre expérience et cet exercice assez introspectif me paraît plus convenir à une discussion amicale un verre à la main qu’à un monologue lu sur un blog. Mais quelques éléments sont déjà clairs pour nous.

Nous n’avons aucun doute sur le côté positif de ce voyage. Il y a bien entendu eu des moments durs, des difficultés qu’il a fallu surmonter ou quelques périodes de doute, que ce soit pendant la préparation ou pendant le déroulement de notre périple. Mais l’essentiel du temps est représenté par le bonheur de cette vie familiale intense, le plaisir des rencontres, la beauté des sites que nous avons visités et notre apprentissage de ce milieu marin que nous connaissions peu.

Faut-il des compétences particulières pour tenter un tel voyage? Je ne le pense pas. Nous n’étions pas marins avant de partir et nous ne le sommes toujours pas. Nous nous considérons comme des plaisanciers avertis. Une préparation sur quelques mois avant de partir peut suffire à assurer la sécurité de tout l’équipage, en restant toujours humble vis-à-vis de la mer et à l’écoute de l’expérience des autres. La véritable difficulté est plus d’oser se lancer sérieusement dans le projet et plus particulièrement d’oser quitter un contexte de vie connu pour une vie plus marginale. Nous sommes loin d’un réel départ à l’aventure car nous savions que nous retrouverions notre maison et notre travail au retour. Mais nous avons prévu notre expérience en fonction de nos envies et de ce dont nous nous sentions capables.

Ce voyage a été avant tout une formidable aventure familiale. Nous n’avions jamais l’occasion de vivre autant de temps ensemble en dehors des vacances scolaires. Nous imaginions avant de partir avoir régulièrement besoin de souffler et de trouver des moyens de s’extraire de la cellule familiale. Nous n’avons au final que peu ressenti ce besoin et nous avons été surpris de la facilité des relations dans ce cadre réduit. Nous n’avons jamais souffert de la promiscuité générée par le faible espace sur un bateau.

Nous avons assisté à de profondes transformations chez nos enfants. Pendant cette année, ils ont beaucoup gagné en autonomie, en assurance et ont appréhendé avec beaucoup de curiosité le monde marin qui les entourait. Ils ont appris le plaisir de la découverte du milieu qui les entoure et des gens qui habitent des pays différents du leur. Ils se sentent plus facilement à l’aise dans d’autres contextes que celui de leur quotidien et vont assez aisément à la rencontre le l’autre.

Ce voyage n’aura donc pas été une simple parenthèse que nous refermons pour reprendre le cours habituel de nos vies, mais une expérience qui a profondément changé la vision du monde qui nous entoure. Notre retour à la maison ne sera pas un simple retour en arrière. Nous revenons avec de nouveaux projets de vie et de nouvelles envies sur la manière de construire notre avenir.

lundi 16 juillet 2012

Bien rentrés en métropole


Nous atterrissons avec vingt minutes d’avance mais les parents de Céline sont déjà présents à la sortie. Les retrouvailles sont chaleureuses. Dans l’euphorie, nous perdons Clément dans l’aéroport. Céline le retrouve un quart d’heure plus tard en compagnie des gendarmes, un peu inquiet mais loin de l’affolement. Ce serait dommage d’avoir veillé sur nos trois enfants pendant un an de l’autre côté de l’Atlantique et d’en perdre un à l’arrivée en métropole…

Sur la route entre Orly et Coulommiers, nous passons sous un tunnel. Elise nous questionne pour savoir comment s’appelle ce type de construction. Il va falloir remettre à niveau le vocabulaire terrien!
Arrivé chez les parents de Céline, nous découvrons le message téléphonique de mon ami Rodolphe qui était venu nous accueillir à l’aéroport avec toute sa petite famille. Ils nous attendaient à Orly Ouest alors que nous sommes arrivés à Orly Sud. Nous sommes tous si déçus de ce rendez-vous raté qu’ils acceptent la proposition de Nadine et Jean-Claude et nous rejoignent chez ces derniers en milieu d’après-midi. Nous passons une fin d’après-midi bien agréable. Les six enfants sont heureux de se retrouver et font les quatre cents coups ensemble.

Après la douche du soir, nos enfants sont frigorifiés et ils tremblent de froid en pyjama, peignoir, grosses chaussettes et sous une couverture. Il faut aussi se réadapter au climat…

dimanche 15 juillet 2012

Bye bye les Antilles


Nous ne nous levons pas trop tard pour terminer le rangement et le nettoyage sur Kakao. Le timing étant très serré, nous avons prévenu les enfants que nous avions besoin de toute leur aide aujourd’hui. Comme la veille, ils semblent conscients de l’importance de leur rôle et s’acquittent de leurs tâches avec sérieux.

Eric passe nous voir en fin de matinée et nous allons boire un verre sur le port avec lui. Sylvie, Sébastien et Ellie nous rejoignent. Toute la troupe se retrouve sur Kakao pour ouvrir la dernière bouteille de champagne que nous avions gardée pour fêter la fin de notre voyage. Ce sont de nouveau des moments bien agréables mais nous terminons vers quatorze heures alors que le taxi sera là à seize heures. Il ne nous reste plus que deux heures pour manger puis terminer le rangement et le ménage. Cela devient vraiment très juste!

Nous allons rapidement manger une pizza au restaurant d’à côté puis c’est l’effervescence sur Kakao jusqu’à l’arrivée du taxi. Les minutes défilent à toute vitesse et nous pressons les enfants qui sont exemplaires. Même Clément nous aide du mieux qu’il peut! Je commence à charger le taxi pendant que Céline termine au mieux le nettoyage du carré. Il me faut vingt bonnes minutes pour sortir nos sacs du bateau et charger nos deux cents kilos de bagages dans le taxi. Le compteur tourne déjà et nous n’avons pas le temps de dire sereinement adieu à Kakao…

Je vois défiler à travers les vitres du taxi les mêmes paysages qu’un an plus tôt. L’état d’esprit n’est plus le même. La légère inquiétude face à l’inconnu et l’excitation du début de l’aventure ont fait place à la mélancolie et à un sentiment de fin de rêve. Tout ce que nous avons vécu était-il bien réel ou n’était-ce qu’une parenthèse enchantée dans notre vie? Nous allons retrouver notre cadre de vie habituel que nous apprécions mais qui a peu d’éléments en commun avec celui de l’année qui vient de s’écouler. Ce retour vers le connu est un petit saut vers l’inconnu de notre réadaptation à la vie «normale»…

Arrivés à l’aéroport, l’étape d’enregistrement des bagages se déroule sans encombre. Nous ne sommes pas obligés de laisser une partie de notre chargement dans le hall de l’aéroport! L’avion décolle à l’heure. Il est peu rempli et les enfants peuvent occuper les sièges voisins pour s’allonger et dormir.

samedi 14 juillet 2012

Ca tient!


Pendant que les enfants sont au marché, je reste sur le bateau pour briquer le pont au nettoyeur haute pression.
Nous arrivons dans la journée à terminer nos sacs.
C'est un peu le bazar pendant quelques jours...


C’est très juste mais nous arrivons à faire tenir tout ce que nous avons prévu dans les dix sacs que nous mettrons en soute. Nous repartons avec soixante kilos de plus qu’à l’aller sans avoir besoin d’en envoyer une partie par la Poste. Au-delà du poids, c’est la gestion du volume qui est particulièrement délicate. Les médicaments ou les jouets des enfants sont, par exemple, assez légers mais très encombrants.
Après leurs efforts, les enfants ont gagné le droit de regarder un dessin animé!

Pour notre dernière journée sur Kakao, nous nous couchons comme la veille à une heure du matin. Il reste essentiellement du nettoyage à faire pour demain, mais cela occupera probablement bien la journée jusqu’à notre départ pour l’aéroport.

vendredi 13 juillet 2012

Il va falloir passer la seconde!


Ce midi, nous avons la chance que l’ensemble de l’équipe de Punch Croisière présente soit venue sur Kakao pour prendre l’apéritif. Il ne manque que Sarah qui est en croisière. Nous tenons à tous les remercier pour leur accueil et leur disponibilité à chaque fois que nous sommes passés au Marin.
Ellie arbore avec fierté la couronne offerte par Elise!




Au cours des discussions, nous apprenons que la fête nationale du quatorze juillet n’est pas celle qui fédère le plus la population en Martinique. A priori, la date du 22 mai est plus suivie. Celle-ci marque l’anniversaire du 22 mai 1848, où une émeute populaire à Saint-Pierre a permis l’abolition immédiate de l’esclavage sur l’île, sans attendre la mise en place des décrets venus de métropole.

Les enfants sont particulièrement efficaces aujourd’hui. Ils sont de véritables aides pour avancer sur les tâches que nous avons à effectuer. L’échéance du départ approchant, nous continuons à faire les bagages jusqu’à une heure du matin. Nous ne sommes pas encore en retard mais il ne va pas falloir chômer pendant les deux derniers jours!

jeudi 12 juillet 2012

Vivre dans les cartons


Eric a pitié de nos enfants que nous faisons travailler sans relâche (enfin, entre les apéritifs…). Il nous prête sa voiture pour que nous puissions les emmener à la plage se détendre en fin d’après-midi. Nous essayons d’aller sur une plage de la côte au vent, mais un arrivage d’algues impressionnant n’incite pas à la baignade. Nous rebroussons donc chemin et allons sur la plage de Sainte-Anne. Les enfants évacuent leur trop plein d’énergie parfois difficile à gérer au ponton. Ils savent que c’est très probablement leur dernier bain avant notre retour en métropole. Les prochains seront sensiblement plus frais…

Après le coucher des enfants, nous commençons à mettre en sacs nos affaires pour pouvoir peser nos bagages et estimer s’il sera nécessaire d’en envoyer une partie par la Poste. Nous sommes venus avec cent cinquante kilos en soute mais nous sentons que nous serons plus proches du maximum de deux cent trente kilos pour le retour…

Nous avons réussi à vendre ou à donner l’essentiel de ce que nous avions acheté pour cette année (kayak, cannes à pêche, imprimante, VHF, boites de rangement, etc.). Nous avons aussi préparé des cartons qui iront à Haïti pour servir à la population défavorisée. Nous sommes heureux d’avoir peu de choses à jeter car nous savons que nous n’avons pas la possibilité de rapporter en métropole tout ce que nous aimerions garder. Mais cela nous ferait mal au cœur de remplir les poubelles avec tous ces objets qui peuvent encore servir.
Nous avons donc commencé à vivre au milieu des sacs et des cartons. Cette ambiance risque de durer encore quelques semaines…

mercredi 11 juillet 2012

Pull ou tee-shirt?


Pour permettre aux enfants de faire une petite pause dans les corvées du bateau, Céline part avec eux et Elysée en annexe pour découvrir les trous à cyclone de la mangrove environnante. Elysée est un puits de sciences que les enfants, en particulier Julien, écoutent avec attention. Il leur explique comment les bateaux s’amarrent et s’enfoncent entièrement dans la mangrove pour se protéger des cyclones. C’est aussi l’occasion d’observer la flore et la faune de cet endroit particulier.






Julien pilote



Le midi, Eric et Claudine nous font le plaisir de venir à bord de Kakao pour partager un verre et un rapide déjeuner. Nous avançons moins vite dans notre rangement, mais nous avons pris de la marge justement pour pouvoir profiter de ces moments conviviaux.
Nous sommes à cinq jours de notre retour en métropole et nous commençons à regarder avec intérêt les prévisions météorologiques de la métropole qui ne sont pas très engageantes…

mardi 10 juillet 2012

Apéro ou ménage, il faut choisir…


Nous sommes invités ce midi par Ghislain et Virginie à prendre l’apéritif sur leur bateau. Ils ont acheté un bateau il y a trois ans qu’ils laissent en location à Eric pendant cinq ans. Ils viennent en profiter plusieurs semaines par an. Dans deux ans, ils récupèreront leur bateau pour partir dans le Pacifique un an avec leurs trois filles. Nous passons un très bon moment à échanger sur nos projets et nos expériences respectives.

Le soir, Sébastien et Sylvie viennent avec leur petite fille prendre l’apéritif sur Kakao. Nous sommes ravis de rencontrer Ellie qui a eu des débuts difficiles en passant plusieurs mois à l’hôpital avant de pouvoir rentrer chez elle. Notre expérience similaire avec Julien nous rapproche et nous évoquons tous les quatre avec émotions nos tranches de vies parentales.

Avec tous ces apéritifs, la liste des choses à faire diminue aussi rapidement qu’un escargot au sprint…

lundi 9 juillet 2012

Il est temps de s’y mettre!


Nous retrouvons ce matin l’équipe technique de Punch Croisière qui est toujours aussi sympathique. Nous commençons sérieusement à attaquer le rangement et le nettoyage de Kakao. Les enfants doivent nous aider mais ont des difficultés à trouver la motivation nécessaire. Nous passons parfois plus de temps à surveiller ce qu’ils font et à repasser derrière eux que si nous avions fait les choses nous-mêmes…

Nous préparons aussi notre retour en métropole en commençant à rechercher une voiture pour remplacer la notre, en mandatant ma belle-mère pour débuter la reconstitution d’un stock minimum de vêtements pour les enfants ou encore en précisant le planning de notre quinzaine SDF. Je commence aussi à préparer mon retour au squash en commençant à aller courir pour tenter de retrouver une condition physique après un an sans sport…

dimanche 8 juillet 2012

Retrouvailles culinaires


Après quelques courses dans la matinée, nous nous rendons sur le front de mer où un festival de tambour bèlè a lieu aujourd’hui. Les spectateurs sont invités à monter sur scène pour participer à une séance d’initiation au maniement de cet instrument. Julien aimerait prendre des cours de percussions l’année prochaine. C’est donc une bonne occasion pour lui de s’essayer à ce style musical, mais le fait de devoir monter sur scène le refroidit sérieusement et il préfère rester simple spectateur.

Il y avait même les choeurs pour accompagner!





Le retour au Marin est aussi synonyme de retrouvailles avec le succulent poulet boucané et les délicieux boudins que nous trouvons au marché. 

samedi 7 juillet 2012

Retour au point de départ


Pour ne pas perdre une seule minute des dernières baignades, les enfants plongent alors qu’ils ont à peine terminé leurs dernières tartines. Ils restent à barboter jusqu’en fin d’après-midi, heure du départ pour le Marin.
Julien est à son poste

Elise aussi

Clément dort après s'être bien assommé sur les marches de la jupe

Les derniers tours de barre à roue...

En allant vite, on passe entre les deux!

Marin en vue!

Eric, notre loueur, nous attend à l’arrivée. Il nous invite à boire un verre pour fêter notre retour. Un tournoi de pêche a eu lieu dans la journée et la marina est animée. Nous décidons d’y faire un tour avec les enfants. Ils ont très peu dépensé l’argent de poche qu’ils avaient pour le voyage et nous les laissons l’utiliser pour faire une session de trampoline. Elise et Julien arrivent à passer un double salto arrière, avec plus ou moins de grâce…



Nous retournons sur Kakao pour dîner avec l’idée de repartir ensuite voir la suite des animations. Mais après leur journée bien remplie les enfants s’endorment dans leur assiette avant d’avoir terminé leur dessert!
Le seul concert que nous écoutons ce soir est celui des moustiques qui n’ont pas déménagé depuis notre dernier passage au Marin…

vendredi 6 juillet 2012

Cela sent la fin…


La nuit au mouillage a été un peu agitée car le vent est monté cette nuit. Il était annoncé soufflant jusqu’à trente-cinq nœuds, générant des vagues de plus de quatre mètres. Les cayes qui nous protègent, pourtant imposantes, ne suffisent pas à tout arrêter et nous avons senti un fort clapot à certaines périodes de la nuit. Heureusement pour nous, les conditions se calment dans la matinée et nous pouvons partir pour rejoindre la côte sous le vent de la Martinique.

Dès que nous quittons l’abri du récif corallien, nous naviguons sur une mer assez forte et croisée. Malgré plus de quinze nœuds de vent, nous n’avançons pas rapidement car nous devons nous battre contre plus de deux nœuds de courant contraire. La descente jusqu’à la pointe Sud de la Martinique n’est donc pas très tranquille…

Nous avons mis une ligne à l’eau pour tenter de pêcher le dernier poisson de notre périple. Nous comptons aller jusqu’à Sainte-Anne aujourd’hui et il ne nous restera ensuite plus qu’à aller jusqu’au Marin demain, à moins de trois miles de distance. Nous n’aurons donc plus la possibilité de pêcher.
Près de la pointe de l’îlet Cabrit, nous remontons un barracuda que nous rejetons. Nous ne pourrons donc pas nous faire une dernière marinade!


A l’arrivée sur Sainte-Anne, tout l’équipage est de corvée de surveillance de casiers afin d’éviter les mésaventures que nous avons vécues à notre retour sur la Martinique. Le mouillage n’est pas très encombré. Il y a toujours des bateaux qui sont mouillés à l’année. D’autres profitent de ce mouillage proche du Marin pour échapper autant que possible aux contraintes de la marina.
Sainte-Anne

Une fois l’ancre posée, nous prenons l’annexe pour aller prendre une glace en ville et faire une petite promenade à terre.




De nombreux magasins sont fermés car la saison touristique d’été n’est pas encore lancée. De retour au bateau, les enfants passent le reste de l’après-midi à se baigner autour de Kakao.








Nous n’avions pas réellement ressenti jusqu’à présent la tristesse du retour. Ce dernier mouillage nous emplit d’une profonde mélancolie. Nous avons l’impression de prendre pleinement conscience de ce que nous avons vécu et du fait que ce soit à présent terminé.
Les enfants sont partagés. Julien semble avoir compris sa chance d’être ici, mais reste heureux de l’imminence des retrouvailles avec ses amis. Elise, qui nous avait à plusieurs reprises suppliés d’organiser un aller-retour d’une ou deux semaines à la maison au milieu du voyage, ne veut à présent plus rentrer. Elle préfère rester sur le bateau et nous reproche de ne pas avoir prévu un voyage de deux ans. Elle est même prête à rester seule sur Kakao en nous laissant rentrer sans elle en métropole! Clément préfère rester en bateau. Nous sentons qu’il a surtout oublié beaucoup de ses repères d’avant notre départ et que son contexte de vie est aujourd’hui plus sur l’eau qu’à terre.

jeudi 5 juillet 2012

Trouver la passe d’entrée


Nous levons l’ancre le matin pour continuer de descendre le long de la côte Est de la Martinique. Nous aimerions aller mouiller derrière l’îlet Chevalier qui semble un coin sympathique, mais les conditions de mer ne nous permettent pas de l’envisager. En effet, pour y accéder, il y a une passe étroite dont la profondeur est d’un mètre vingt à marée basse, c’est-à-dire le tirant d’eau de Kakao. Dans de bonnes conditions, nous aurions pu viser la marée haute (quelques dizaines de centimètres au dessus de la marée basse) pour y entrer, mais avec une houle de plus de deux mètres, c’est déjà plus compliqué…

Nous naviguons donc jusqu’au mouillage de Petite Grenade, bien protégé de la houle mais dont la passe d’entrée est assez étroite. Nous avons un peu de mal à trouver cette dernière et c’est assez impressionnant de s’approcher à quelques mètres de la barrière de corail sur laquelle la houle du large vient déferler. Nous nous retrouvons finalement dans une anse bordée de mangrove et, en arrière, de grandes plantations de bananes d’un vert éclatant.

Dès le bateau ancré, nous décidons de mettre le kayak à l’eau pour une promenade en famille. Nous pagayons pendant une heure et arrivons à nous frayer un petit chemin au cœur des racines de palétuviers pour admirer les aigrettes. Nous débarquons sur une petite plage qui se retrouve recouverte l’après-midi quand la marée est haute.
A marée haute, cette plage n'existe plus.








Le reste de la journée s’écoule tranquillement entre sieste, baignade et jeux.