mercredi 24 août 2011

Canouan, sous le vent

Kapuera et nous sommes réveillés par un grain avec plus de 30 nœuds de vent. Les bateaux tirent sur les ancres. La notre dérape d’environ une dizaine de mètres et nous nous trouvons assez proche de Kapuera et du bateau derrière nous. Nous ne savons pas exactement combien de mètres de chaine nous avons mouillés, car nous avons acheté des marqueurs de chaine, mais ne les avons toujours pas installés. En effet, ces petits morceaux de plastique se coincent dans les maillons de la chaine et permettent de savoir combien de chaine est passée, un peu plus facilement qu’en comptant les maillons qui passent… La mise en place de ces marqueurs sera faite le lendemain, avec l’aide de Xavier.
Afin d’éviter de déraper plus, je démarre les moteurs (il fallait aussi que je les fasse un peu tourner pour recharger les batteries). Je les mets à bas régime, mais c’est déjà trop et le bateau remonte sur la chaîne de son ancre et se rapproche encore plus de Kapuera. Xavier me dit d’arrêter les moteurs et de faire attention au moment où la chaîne va se tendre. Le grain passe et je débriefe avec Xavier sur ce qu’il aurait convenu de faire. C’est en forgeant qu’on devient forgeron…




Une méthode de pêche efficace

Ile Morpion - Il n'y aura pas de place pour tout le monde!

Salt Whistle Bay

Salt Whistle Bay


Départ en fin de matinée pour Mayreau. Nous mouillons à Salt Whistle Bay, juste au bord de la plage. Nous jetons l’ancre à 5 mètres de la plage et nous reculons d’une petite dizaine de mètres, dans moins de 3 mètres d’eau. La plage est à quelques coups de palmes et les enfants sont ravis de passer l’après-midi dans l’eau. Entre barbotage le long de la plage, plongeon des bateaux, kayak (Kapuera en a deux), et première tentative de kite-surf, la soirée arrive vite.
Julien (le fils de 10 ans des amis de Xavier), Enzo et Ju jouent ensemble. Léa, Mathilde (la sœur de Julien), et Elise jouent de leur côté et Clément passe d’un groupe à l’autre.

Nous faisons aussi la connaissance de Marion. C’est une jeune femme d’environ 35 ans, qui a quatre enfants (8, 6, 3 et 1 an) et vit sur un bateau depuis 6 ans avec son mari. Ils ont fait plusieurs transatlantiques, dont la première enceinte de 4 mois et la seconde avec un nourrisson, enchaînant les quarts de nuit et les allaitements… Aujourd’hui, elle aspire à une vie « rangée » : un travail fixe, des horaires, plus de changement de lieu et surtout les enfants à l’école. Apparemment, c’est surtout ce dernier point qui lui a fait changer de perspective. En effet, faire la classe à ses propres enfants a été pour toute la famille une source de conflits. Ces tensions ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ajoutée à la lassitude des années de voyage, les amenant à prévoir de se fixer à la rentrée au port du Marin, en Martinique.
Cela nous confirme deux choses. Premièrement qu’une année sabbatique plutôt qu’un changement de mode de vie plus définitif est probablement un choix pertinent pour un premier essai. Si plus tard l’envie d’un voyage au plus long cours se fait sentir, nous pourrons probablement puiser dans l’expérience présente quelques pistes pour éviter les pièges d’un voyage qui tourne court ou d’un « échouage » contraint comme je l’avais évoqué précédemment. Deuxièmement que la scolarité des enfants sur le bateau risque de demander une véritable gestion et ne sera pas forcément une formalité, même avec une institutrice à bord…

Après le repas et le coucher des enfants Kapuera nous invite pour le digestif, avec un vieil armagnac. N’ayant pas prévenu les enfants que nous pouvions ne pas être sur le bateau, nous préférons rester sur le bateau. Xavier, jamais à court d’idées, manœuvre alors Kapuera pour l’approcher de Kakao et faire se retrouver les bateaux « cul-à-cul », à quelques mètres l’un de l’autre. Nous pouvons alors attacher les bateaux par une amarre et passer d’un bateau à l’autre à pieds secs. Que ne ferait-on pas pour un verre d’armagnac !

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