dimanche 11 septembre 2011

La mer, ça bouge

Nous partons après le petit déjeuner en direction de Canouan, ou éventuellement Mayreau un peu plus loin. Nous commençons la classe sur le bateau. Au bout d’une demi-heure, une fois la pointe de Bequia passée, nous prenons environ 20 nœuds de vent, une houle d’environ 2 mètres et une mer assez hachée. L’école est vite abandonnée car les mouvements du bateau sont trop importants pour faire la classe sereinement. Il faudra rattraper l’après-midi…
Ca chante sur Kapuera... avant le départ

Là, ça chante déjà moins...

Nous filons à 9 nœuds, ce qui nous promet tout de même une navigation assez courte. En milieu de parcours, nous voyons un grain nous passer devant. Nous hésitons à prendre un ris (réduire la surface de la grand voile), n’étant pas certains que le grain sera passé quand nous arriverons à sa hauteur. Nous décidons de garder toute la voile, mais de réduire un peu le génois (en roulant une partie, celui-ci étant sur enrouleur). Mauvais calcul, le grain ne nous passe pas devant : nous prenons assez subitement des trombes d’eau, 30 nœuds de vent (avec des rafales à près de 35 nœuds !) et un vent qui a changé de direction de près de 60°. Ce genre d’épisode est assez classique dans et autour d’un grain. Il y a en général un mauvais quart d’heure à passer et le calme revient ensuite. Cette fois-ci, nous passerons environ une heure dans ces conditions !
La tenue idéale pour affronter un grain dans les Antilles

Les garçons essaient de se caler...

Et voici l'endroit idéal!

Les garçons, ayant un peu mal au cœur, sont allongés sur le sol du carré et Elise a pu rester un peu à l’abri allongée dans le cockpit. Céline s’occupe d’eux et leur rend le « couchage » plus confortable grâce à quelques coussins. De mon côté, je reste à la barre pour rester au près serré (presque face au vent) à la limite de laisser les voiles faseyer. L’objectif est de garder un peu de vitesse pour ne pas se faire balloter par les vagues mais pas trop pour que les mouvements du bateau ne soient pas trop brusques et que celui-ci ne risque pas de trop gîter.

Nous avançons environ à 4 ou 5 nœuds, mais dès que je dépasse les 40 ou 50° du vent et que j’approche des 60° (l’angle « standard » de près du catamaran, si vous avez suivi mes précédents messages) nous accélérons d’un coup à plus de 8 nœuds. J’ai gardé mes lunettes de soleil, non pas pour me protéger du soleil qui ne tape plus trop, mais pour protéger mes yeux du vent et de la pluie qui rendent parfois difficile la lecture des cadrans qui sont à 50cm de moi… En entrant dans le grain, nous avons dû perdre une dizaine de degrés et je suis toujours en maillot de bain et tee-shirt, plus trempé que si je venais de sortir de mon bain. Le trampoline de Kakao plonge parfois sous la surface de l’eau et je prends au poste de barre de bons paquets d’eau de mer. C’est assez surprenant : cela me réchauffe ! En effet, l’eau de la mer doit être à une trentaine de degrés. Cela change par rapport à la navigation en Manche ou en Atlantique, où se prendre une bonne rasade d’embruns réchauffe rarement, même au cœur de l’été…

De manière très rationnelle, il n’y avait aucun risque important pour le bateau et pour son équipage, mais il est cependant difficile dans ces moments de ne pas avoir une pensée du genre : « mais qu’est-ce que je fais là ? ». On se sent tout petit, impuissant, tout juste bon à attendre que cela se passe, sans aucune idée du temps que cela va durer…

Une fois le grain passé, nous décidons avec Kapuera de nous arrêter à Canouan, estimant que les équipages ont eu assez d’émotions pour la journée. Poséidon, dans sa grande bonté, nous accorde la prise d’un barracuda de 70cm pour nous récompenser d’avoir passé son épreuve. Nous devons ralentir pour réussir à remonter ce poisson au sourire sympathique (il doit avoir des dents aussi longues que les miennes…).
C'est comme à Noël, mais au lieu d'ouvrir le papier cadeau, il faut mouliner!

Belle bête! (no comment)

Il a la mine patibulaire, mais presque

Nous laissons les enfants se détendre dans l’eau jusqu'au coucher du soleil et sautons la journée de classe.
Je sais...

...ça vous manquait...

...un coucher de soleil, mais...

...nous n'avons pas de flash assez puissant pour faire croire que c'est en pleine journée!


Céline préfère demander conseil à Xavier pour son premier vidage de barracuda. C’est donc lui qui fera tout le boulot ! Nous coupons des darnes que les deux équipages partagent le soir sur Kakao. Contrairement à ce que pourrait laisser penser sa tête, ce poisson est très fin à manger.
Encore plus fort que Jacky dans Camping, les enfants ne jurent que par l'apéro!


A leur retour sur Kapuera, Xavier et Anne-Sophie se rendent compte qu’ils ont été cambriolés pendant qu’ils étaient sur notre bateau ! Le mode opératoire a été le même que pour nous : quelqu’un est venu de nuit à la nage et a pu entrer par le seul hublot qu’ils avaient oublié de fermer à clé. Comme leur argent était caché, ils se sont fait voler un appareil photo, un iPhone et une canne à pêche. Cela devient lassant…

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