jeudi 10 mai 2012

Visite de lamantins


Pour la plus grande joie de Céline, nous nous levons ce matin à trois heures. J’ai pris un peu plus de marge que la veille pour tenir compte des éventuels courants contraires et passer le moins de temps possible en navigation une fois que les vents se sont levés (eux plus tardivement puisque qu’ils ne se réveillent que vers neuf heures!).

Alors qu’il fait encore nuit noire, j’entends un bateau à moteur arriver à fond vers nous, tous feux éteints. Arrivé juste derrière nous, il allume un spot puissant qu’il braque sur Kakao. Je lui demande de s’identifier à la VHF, mais je n’ai aucune réponse. Il éteint son spot, vient sur notre tribord, et le rallume de nouveau. J’ai toujours sur moi une torche lors des navigations, que je braque alors vers lui (je ne fais pas vraiment le poids en termes de luminosité…). J’arrive à lire «Policia» sur la coque du bateau. Je renouvelle alors mes appels VHF en leur demandant ce qu’ils souhaitent. Toujours aucune réponse. Ils éteignent leur spot puis repartent en faisant ronfler leurs moteurs. Je n’ai pas été très surpris et n’ai pas eu d’inquiétude sur la nature des intentions de ces visiteurs nocturnes car j’avais déjà lu dans des blogs plusieurs expériences similaires avec les autorités Portoricaines. J’ai vraiment du mal à supporter ce type de comportements à la limite du respect et de l’abus de pouvoir. Mais, comme pour l’officielle Dominicaine avec ses talons, une réaction trop épidermique peut apporter plus d’ennuis que de satisfactions…

A l’aube, j’ai la chance de pouvoir observer un magnifique spectacle. Quelques nuages hauts s’irisent à l’arrivée du soleil. La forme du nuage donne l’impression d’une immense soucoupe volante qui surplombe les nuages.


Le reste de la navigation se passe agréablement. Nous slalomons entre les îlots et les cailles afin d’être autant que possible à l’abri des vagues. A deux heures de l’arrivée, un grain qui semble gros vient vers nous. Au fur et à mesure qu’il s’approche, nous pouvons constater qu’il n’est pas gros, il est énorme! Il ne pleut pas encore sur nous et c’est la moitié de l’horizon qui est noir. C’est vraiment impressionnant et nous nous demandons à quelle sauce nous allons être mangés… La pluie et le vent s’abattent enfin sur nous, pas plus violents que d’habitude, mais nous restons sous ce déluge pendant plus d’une demi-heure avant d’apercevoir les lueurs du soleil derrière le grain.

Nous mouillons dans la baie de Puerto Patillas encore sous quelques gouttes, mais le plus gros est passé. Sur le canal météo de la VHF, j’entends qu’il est question d’inondations, me confirmant que la taille de cette intempérie n’était pas anodine.

Pendant le déjeuner, nous apercevons des animaux sortant de l’eau, à quelques dizaines de mètres de nous. Ils sont trop éloignés pour que nous arrivions à voir clairement ce que c’est, mais avec des jumelles et à force de déductions nous mettons de côté baleines (trop petits), dauphins (pas d’ailerons) et penchons pour des lamantins (bien que la couleur soit brune plutôt que grise).

Après le repas, nous sentons que nous avons besoin de repos et nous mettons les enfants devant un dessin animé pour pouvoir faire une petite sieste. C’est le seul moyen que nous avons trouvé pour être sûrs d’avoir au moins une heure de silence pour se reposer.
En fin de journée, j’arrive avec l’annexe à m’approcher à la rame à quelques mètres de trois lamantins. Ils font plus de deux mètres et leur corpulence est impressionnante.

Après le coucher des enfants, nous entendons de la musique et des chants venant d’un des bars du front de mer. Malgré la fatigue, nous avons bien envie de nous y rendre, mais nous laissons rarement les enfants seuls sur le bateau et, en tout cas, jamais sans les prévenir.
Voir et participer à ces moments festifs sont souvent l’occasion de rencontre de la population locale. Ces événements ont souvent lieu en soirée et les lieux ne sont pas toujours adaptés à des enfants. En plus, ces derniers tombent régulièrement de fatigue après vingt heures.
Nous avons moins rencontré de locaux que ce que nous avions imaginé avant de partir. Si nous repartons à deux dans quelques années, nous pourrons enfin écumer les bars et les soirées endiablées! (avec nos déambulateurs…)

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