Pour la plus grande joie
de Céline, nous nous levons ce matin à trois heures. J’ai pris un peu plus de
marge que la veille pour tenir compte des éventuels courants contraires et
passer le moins de temps possible en navigation une fois que les vents se sont
levés (eux plus tardivement puisque qu’ils ne se réveillent que vers neuf
heures!).
Alors qu’il fait encore
nuit noire, j’entends un bateau à moteur arriver à fond vers nous, tous feux
éteints. Arrivé juste derrière nous, il allume un spot puissant qu’il braque
sur Kakao. Je lui demande de s’identifier à la VHF, mais je n’ai aucune
réponse. Il éteint son spot, vient sur notre tribord, et le rallume de nouveau.
J’ai toujours sur moi une torche lors des navigations, que je braque alors vers
lui (je ne fais pas vraiment le poids en termes de luminosité…). J’arrive à
lire «Policia» sur la coque du bateau. Je renouvelle alors mes appels VHF en
leur demandant ce qu’ils souhaitent. Toujours aucune réponse. Ils éteignent
leur spot puis repartent en faisant ronfler leurs moteurs. Je n’ai pas été très
surpris et n’ai pas eu d’inquiétude sur la nature des intentions de ces
visiteurs nocturnes car j’avais déjà lu dans des blogs plusieurs expériences
similaires avec les autorités Portoricaines. J’ai vraiment du mal à supporter
ce type de comportements à la limite du respect et de l’abus de pouvoir. Mais,
comme pour l’officielle Dominicaine avec ses talons, une réaction trop
épidermique peut apporter plus d’ennuis que de satisfactions…
A l’aube, j’ai la chance
de pouvoir observer un magnifique spectacle. Quelques nuages hauts s’irisent à
l’arrivée du soleil. La forme du nuage donne l’impression d’une immense
soucoupe volante qui surplombe les nuages.
Le reste de la navigation
se passe agréablement. Nous slalomons entre les îlots et les cailles afin d’être
autant que possible à l’abri des vagues. A deux heures de l’arrivée, un grain qui
semble gros vient vers nous. Au fur et à mesure qu’il s’approche, nous pouvons
constater qu’il n’est pas gros, il est énorme! Il ne pleut pas encore sur nous
et c’est la moitié de l’horizon qui est noir. C’est vraiment impressionnant et
nous nous demandons à quelle sauce nous allons être mangés… La pluie et le vent
s’abattent enfin sur nous, pas plus violents que d’habitude, mais nous restons
sous ce déluge pendant plus d’une demi-heure avant d’apercevoir les lueurs du
soleil derrière le grain.
Nous mouillons dans la
baie de Puerto Patillas encore sous quelques gouttes, mais le plus gros est
passé. Sur le canal météo de la VHF, j’entends qu’il est question
d’inondations, me confirmant que la taille de cette intempérie n’était pas
anodine.
Pendant le déjeuner, nous
apercevons des animaux sortant de l’eau, à quelques dizaines de mètres de nous.
Ils sont trop éloignés pour que nous arrivions à voir clairement ce que c’est,
mais avec des jumelles et à force de déductions nous mettons de côté baleines
(trop petits), dauphins (pas d’ailerons) et penchons pour des lamantins (bien
que la couleur soit brune plutôt que grise).
Après le repas, nous
sentons que nous avons besoin de repos et nous mettons les enfants devant un
dessin animé pour pouvoir faire une petite sieste. C’est le seul moyen que nous
avons trouvé pour être sûrs d’avoir au moins une heure de silence pour se
reposer.
En fin de journée,
j’arrive avec l’annexe à m’approcher à la rame à quelques mètres de trois
lamantins. Ils font plus de deux mètres et leur corpulence est impressionnante.
Après le coucher des
enfants, nous entendons de la musique et des chants venant d’un des bars du
front de mer. Malgré la fatigue, nous avons bien envie de nous y rendre, mais
nous laissons rarement les enfants seuls sur le bateau et, en tout cas, jamais
sans les prévenir.
Voir et participer à ces
moments festifs sont souvent l’occasion de rencontre de la population locale.
Ces événements ont souvent lieu en soirée et les lieux ne sont pas toujours
adaptés à des enfants. En plus, ces derniers tombent régulièrement de fatigue
après vingt heures.
Nous avons moins rencontré
de locaux que ce que nous avions imaginé avant de partir. Si nous repartons à
deux dans quelques années, nous pourrons enfin écumer les bars et les soirées
endiablées! (avec nos déambulateurs…)
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