vendredi 6 juillet 2012

Cela sent la fin…


La nuit au mouillage a été un peu agitée car le vent est monté cette nuit. Il était annoncé soufflant jusqu’à trente-cinq nœuds, générant des vagues de plus de quatre mètres. Les cayes qui nous protègent, pourtant imposantes, ne suffisent pas à tout arrêter et nous avons senti un fort clapot à certaines périodes de la nuit. Heureusement pour nous, les conditions se calment dans la matinée et nous pouvons partir pour rejoindre la côte sous le vent de la Martinique.

Dès que nous quittons l’abri du récif corallien, nous naviguons sur une mer assez forte et croisée. Malgré plus de quinze nœuds de vent, nous n’avançons pas rapidement car nous devons nous battre contre plus de deux nœuds de courant contraire. La descente jusqu’à la pointe Sud de la Martinique n’est donc pas très tranquille…

Nous avons mis une ligne à l’eau pour tenter de pêcher le dernier poisson de notre périple. Nous comptons aller jusqu’à Sainte-Anne aujourd’hui et il ne nous restera ensuite plus qu’à aller jusqu’au Marin demain, à moins de trois miles de distance. Nous n’aurons donc plus la possibilité de pêcher.
Près de la pointe de l’îlet Cabrit, nous remontons un barracuda que nous rejetons. Nous ne pourrons donc pas nous faire une dernière marinade!


A l’arrivée sur Sainte-Anne, tout l’équipage est de corvée de surveillance de casiers afin d’éviter les mésaventures que nous avons vécues à notre retour sur la Martinique. Le mouillage n’est pas très encombré. Il y a toujours des bateaux qui sont mouillés à l’année. D’autres profitent de ce mouillage proche du Marin pour échapper autant que possible aux contraintes de la marina.
Sainte-Anne

Une fois l’ancre posée, nous prenons l’annexe pour aller prendre une glace en ville et faire une petite promenade à terre.




De nombreux magasins sont fermés car la saison touristique d’été n’est pas encore lancée. De retour au bateau, les enfants passent le reste de l’après-midi à se baigner autour de Kakao.








Nous n’avions pas réellement ressenti jusqu’à présent la tristesse du retour. Ce dernier mouillage nous emplit d’une profonde mélancolie. Nous avons l’impression de prendre pleinement conscience de ce que nous avons vécu et du fait que ce soit à présent terminé.
Les enfants sont partagés. Julien semble avoir compris sa chance d’être ici, mais reste heureux de l’imminence des retrouvailles avec ses amis. Elise, qui nous avait à plusieurs reprises suppliés d’organiser un aller-retour d’une ou deux semaines à la maison au milieu du voyage, ne veut à présent plus rentrer. Elle préfère rester sur le bateau et nous reproche de ne pas avoir prévu un voyage de deux ans. Elle est même prête à rester seule sur Kakao en nous laissant rentrer sans elle en métropole! Clément préfère rester en bateau. Nous sentons qu’il a surtout oublié beaucoup de ses repères d’avant notre départ et que son contexte de vie est aujourd’hui plus sur l’eau qu’à terre.

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