Nous levons l’ancre à six
heures et demie car nous souhaitons être dans l’après-midi en Martinique et
nous ne connaissons pas notre mouillage de destination. Nous voulons donc
arriver dans de bonnes conditions d’ensoleillement afin de voir facilement les
cailles et hauts-fonds.
Peu de temps après notre
départ nous prenons un casier dans l’hélice bâbord. Il n’y a pas d’autre
solution que de plonger pour couper le cordage qui est emmêlé dans les pales.
Il n’y a aucun dégât sur le bateau mais nous sommes un peu honteux d’avoir
saboté le matériel des pêcheurs de la Dominique, qui ne roulent pas sur l’or…
Alors que nous sommes plus
attentifs après le premier incident, nous évitons de justesse un deuxième
casier à la pointe Sud de la Dominique en arrêtant le moteur à temps pour que
le bout ne s’accroche pas aux pales de l’hélice, celles-ci étant repliables. La
série noire des casiers continue puisque nous en manquons un de justesse au
Nord de la Martinique et qu’un autre s’accroche cette fois-ci à l’hélice
tribord quelques miles plus loin! Il y a un bon mètre cinquante de creux et il
ne me paraît pas raisonnable de plonger pour décrocher le fil dans de telles
conditions. Je coupe donc ce qui traîne derrière Kakao et nous finissons notre
navigation sur un seul moteur. Arrivés au mouillage, je plonge de nouveau pour
décrocher ce qui reste du cordage. Il n’y a pas non plus de dégât côté tribord,
mais nous sommes désolés d’avoir détruit le matériel des pêcheurs locaux.
Nous n’avons vraiment pas
eu de chance aujourd’hui et nous ne comprenons pas comment en faisant
particulièrement attention aux casiers nous les avons vu si peu de temps à
l’avance voire pas du tout…
Nous sommes ancrés dans le
Havre de la Trinité sur la côte au vent de la Martinique. Nous comptons
descendre le long de la côte Est pendant la semaine de navigation qui nous
reste.
Alors que les enfants
reviennent de la plage, ils nous disent que les enfants qui jouaient à côté
d’eux sur la plage ne parlaient pas français. Nous devons leur expliquer que
c’est bien du français, probablement teinté d’un peu de créole. Nous passons un
peu vite d’île en île et ils ont parfois du mal à suivre les changements de
langue…
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